Marianne Anselin
« … je marche, je flâne et cherche… Je recueille ce qui a été laissé, oublié, tout ce qui entre en résonnance avec mon histoire esthétique… Je veux conquérir le cœur de cette mémoire, son esprit oublié. Alors je la forge, la perce, la plie, la courbe, l’orne, la sertis de pierres, la marie à de l’argent, la dote d’or. Mon atelier est le lieu de cette mutation, où la préciosité est un regard entre nature et culture ; un lien entre le lieu et l’instant sublime où l’objet redevient cette caresse de matière à porter sur la peau. » (Lucileee* pour Marianne Anselin)
On se joue des codes habituels, l’apparemment brut se laisse redécouvrir. Le fer corroyé par les vents et marées d’une histoire industrielle se laisse parer par les mains de Marianne Anselin : cueilli au long du chemin, le fer se retrouve flanqué avec aisance du raffinement des pierres et du verre, en une architecture forte et parfaitement équilibrée qui sait mettre à profit d’apparentes contradictions, et se permet … tout, et y réussit sans cesse. Ce vocabulaire passe aussi par le bois, le cerisier du japon, dont l’écorce chatoyante et comme polie s’accommode avec tendresse de bourgeons d’émeraude, et dont le bois se texture d’or. Ou le titane, qui, soudain dépouillé de son sérieux, s’attendrit de collerettes de tourmaline.